vendredi 27 juillet 2012

Lettre des étudiants à Mr le Président de la république de Cote d'Ivoire, suite à l'augmentation de la scolarité


C'est avec les yeux remplie de larmes que je viens par la représente exprimer auprès de votre très bienveillante autorité mon désarroi.
Monsieur le président,
de mon enfance, j’ai regardé mon père travailler dans ses plantations et j’ai vu les réalités des travaux champêtres. 
Un matin, je lui dis : père je veux aller à l’école pour devenir quelqu’un dans la vie. Pour faire œuvre de ça et là, au sorti de mes études, afin que le fruit de ton travail soit plus valorisé. Mon père avec ses maigres moyens m’inscrit à l’école.
A partir de la classe de CM, J’ai financé mes études primaires, secondaires et universitaires avec des petits boulots de vacances (cireur, porte- bagages, aide- maçon, répétiteur à domiciles).
Indépendamment de ma volonté, une crise m’a arraché aux études, j’ai donc perdu deux années, années qui m’auraient donné un diplôme au moins sinon deux. J’ai aussi pris de l’âge sans que les choses n’avancent.
J’étais si heureux et très enthousiaste à l’approche des ouvertures des universités. Mais très vite ma joie s’est transformée en une grande tristesse. Mon espoir est amertumé et me ronge jusqu’à la moelle épinière me laissant perplexe et sans voix devant les nouvelles mesures relatives aux inscriptions à l’université, déjà que les choses n’étaient pas évidente pour moi avec les inscriptions qui étaient à 6000 F.
Monsieur le président, nous voulons véritablement d’une Côte d’Ivoire NOUVELLE, avec des fils bien formés mais à cette allure les riches écraseront toujours les pauvres et l’espoir des pauvres se brisera davantage dans une Côte d’Ivoire où Houphouët Boigny, paix à son âme, rêvait d’une égalité absolue entre ses fils et filles. Ho quel humanisme!
Cette égalité semble mourir aujourd’hui au vu et au su du coût des inscriptions dans nos universités.
Je ne touche pas plus de 50 000 par mois, je vis de petits boulots de ça et là, mes parents ploient sous le poids de l’âge et de la misère. Payer plus 100 000f pour mes études universitaires, alors que les bourses ne seront pas attribuées à tous les étudiants, est une mère à boire pour moi.
Monsieur le président, tristesse m’anime. Faites quelque chose car l’histoire vous regarde.
Dans l’espoir d’éveiller votre fibre paternel et votre humanisme, Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.


Signé, la voix des sans voix

1 commentaire:

Anonyme a dit…

well done brother,we have to express our disappointement so that they will do something unless we will just be the goat of their sacrifice...