Être citoyen d’un Etat suppose la jouissance d’un certain nombre de droits. Droits à la santé à la l’éducation, à la protection. Droit de vote, droit d’éligibilité, droit d’accéder à certaines fonctions publiques. Droit à la liberté d’expression, droit de propriété d’expression etc. Concernant ces droits nul ne veut en être privé.
Cependant, la citoyenneté va de pair avec des devoirs. Le devoir de payer ses impôts, le devoir de respecter le bien d’autrui, le devoir de se soumettre à la loi, le devoir de respecter la hiérarchie etc. C’est le respect sacro-saint de ces devoirs et leur accomplissement qui assurent à la cité sa cohésion et sa survie. Sans cela la cité (l’Etat) est condamnée au désordre, au déséquilibre et au chaos.
Si la jouissance des droits par les citoyens se fait sans contrainte ou sensibilisation, les choses deviennent plus alambiquées quand il s’agit de faire ses devoirs. En occident, c’est bien sûr l’équilibre entre la jouissance de ses droits et l’accomplissement des devoirs qui fait de ces pays des Etats forts. Qu’il est émouvant de voir un père rappeler à sa progéniture son devoir de respecter la loi ou le bien public ! Il n’est pas rare de voir un citoyen aller volontairement, et cela sans pression aucune, payer ses impôts ou une quelconque taxe qu’exige l’Etat ou même la municipalité.
En Afrique et en Côte d’Ivoire, le chantier est immense. Tout semble démontrer que personne ne veut accomplir même ses devoirs les plus élémentaires. Il vous suffit de vous promener dans la rue, d’observer et de vous en rendre compte. Nul ne se soucie de la propriété de la voie publique. Ici, ce sont des épluchures de bananes que jette au sol une dame ; là, c’est un jeune homme qui se soulage dans les caniveaux. Les chauffeurs ne daignent pas respecter le feu tricolore tandis que des corps habillés, occupés au racket s’abstiennent d’assurer l’ordre et la sécurité pour lesquels ils sont rémunérés. Les fonctionnaires sont heureux de recevoir leur salaire (ils se battent même pour qu’il soit augmenté, mais ils ne veulent pas faire le travail pour lequel ils sont payés ; s’ils ne vont pas en retard au service, ils s’y présentent sans mettre la main à la tâche. Dans les bureaux, les biens de l’Etat (électricité, téléphone, papiers etc.) sont gaspillés sans scrupules.
La citoyenneté n’est pas un statut d’oisiveté et de jouissance. Elle exige une prise de conscience ou du moins la conscience d’appartenir à une communauté. Ainsi tous les faits et gestes du citoyen doivent tendre à rechercher le bien collectif, l’équilibre du groupe. Si nous aimons notre pays, nous devons nous sentir engagés dans le même bateau en participant à son édification. Chacun à son niveau doit s’efforcer à mériter de l’Etat. Aujourd’hui, on parle du « citoyen du monde ». Si nous n’avons pas été à la hauteur de la citoyenneté nationale, pouvons-nous l’être au niveau planétaire ? La citoyenneté rime avec l’amour d’autrui, le don de soi, le travail bien fait, la quête du mérite, le patriotisme constructif, le culte des valeurs démocratiques et républicaines. Jean-Jacques Rousseau, à ce propos, disait à juste titre : « Le citoyen est un être qui exprime non pas son intérêt individuel mais l’intérêt général ». Un Etat où les citoyens accomplissent leurs devoirs avec abnégation en attendant de jouir de leurs droits est assuré à faire des bonds prodigieux en avant. Pour la nouvelle année qui va bientôt nous ouvrir les bras, prenons ensemble l’engagement d’être de véritables citoyens et nous verrons que l’impossible deviendra possible pour notre pays.
Etty Macaire
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