Affichage des articles dont le libellé est interview. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est interview. Afficher tous les articles

lundi 17 juin 2013

Entretien avec Sophie Roger-Dalbert : "L'Afrique, un continent en devenir qui ne demande qu’à mûrir !"

Mère pleine de douceur
Dans notre recherche de solution volontariste de développement du continent Africain, nous sommes entrées en contact avec Sophie Roger-Dalbert, une volontaire qui a visité le continent. Suivons ensemble ses propos.

Le volontaire : Bonjour Sophie  

Sophie : Bonjour Maxime

Le volontaire : Qui est Sophie Roger-Dalbert ?

Sophie : Ce que je suis est plus simple que ce que l’on en dit. Tout simplement une femme, une mère, une amie. Une personne comme les autres qui veille à rester debout et qui a toujours refusé les frontières qu’on lui imposait. 

Le volontaire : Quand je dis Afrique qu’est ce que cela vous inspire ?

Sophie : Des hommes, des femmes, des enfants , un creuset à travailler, un espoir , un continent en devenir qui ne demande qu’à mûrir !

Le volontaire : Notre blog s’attelle à une éducation altruiste et volontaire et nous voulons vous demander de définir le volontariat en vos propres termes.

Sophie : Il y a dans ce mot la notion très importante de volonté. Une volonté personnelle guidée par un amour de l’autre, par une empathie, par une conscience claire et objective des réalités qui en sont le cadre, par des connaissances mises au service des actions à mener. Il n’y a pas de place pour l’utopie et l’amateurisme. Le volontariat est une démarche intime qui prend sa source dans notre aptitude à saisir l’autre là où il est, non là où l’on voudrait qu’il soit. Et qui demande une sacré dose d’humilité pour dépasser les échecs inhérents à toutes les expériences vécues sur le terrain. 

Le volontaire : Sans trop vous demander de faire de l’histoire, nous voulons quand même vous y emmener. Pouvez-vous nous dire comment votre pays la France a-t-elle pu atteindre le développement ?

Sophie :…De chutes en relevailles, de guerres fratricides en réconciliations prometteuses, la France n’a cessé d’osciller entre grandeur et petitesse. Mais chaque épreuve jusqu’à ce jour a été l’occasion pour des hommes et des femmes de prouver que l’humanité existe, même au prix de leur vie. Travail, don de soi, ambition ont été les pôles de cette évolution qui a permis des avancées fantastiques Avec cependant une déperdition du respect de l’humain au fur et à mesure que la science avance. La France s’est retrouvée exsangue, à terre mais elle s’est relevée, non sans l’aide d’autres états, soyons honnête. Un Etat tout seul aujourd’hui n’a plus de sens, pris que nous sommes dans une interdépendance certaine !

Le volontaire : comment comprenez-vous le développement de l’Afrique ?

Sophie :…Par les africains eux-mêmes pour commencer…. Unis, ils seront plus forts pour s’imposer face aux pouvoirs qui n’ont aucun intérêt à les voir se réveiller ! …Ce que nos associations occidentales réalisent, c’est actuellement vital dans beaucoup de domaines. Mais si nous sommes lucides, c’est souvent une bonne occasion pour des gouvernements de se laver les mains de leurs obligations envers leur peuple. Et d’un point de vue pratique permettre à des jeunes de se former utilement, sérieusement tout en leur ouvrant l’avenir afin que leurs savoirs soient mis au service de l’Afrique .C’est là notre responsabilité première, encourager ceux qui vivent au pays à être des acteurs en mettant nos compétences et nos moyens …à leur service ! pour qu’ils s’approprient leur développement !

Le volontaire : il semble que la lecture est une arme pour vous : comment vous en êtes arrivées ?

Sophie : …J’aurais envie de dire que je suis tombée dedans dès mon plus jeune âge, comme Obélix dans la potion magique ! Une curiosité insatiable, un amour des mots, de la musique des phrases. Je suis persuadée que l’accès à la culture est un facteur de liberté, de libération. Parce qu’elle forme à penser, à méditer, à admirer, à critiquer.. Et puis la lecture, c’est un moyen merveilleux de s’évader aussi pour la rêveuse que je suis !

Le volontaire : pensez-vous que la lecture pourra contribuer au développement de l’Afrique ?

Sophie : …Oui, mille fois oui, mais avant de penser lecture, il faut penser comment mieux proposer le livre à des populations qui ont pour priorité de trouver chaque jour de quoi manger et se soigner. Faire passer le livre d’un statut de privilège à celui de nourriture, essentielle pour la croissance de l’homme.

Le volontaire : votre mot de fin pour amener les africains à comprendre l’Afrique côté volontariat.

Sophie : C’est parce que j’ai confiance dans les hommes et les femmes de ce continent, que la force et l’énergie demeurent . Quand il est dur de survivre, le premier instinct est égoïste  C’est alors qu’il faut comprendre que la force naît de la communion et de l’union, tout simplement.

Le volontaire : nous vous remercions pour votre disponibilité et de votre franchise.

Interview réalisé par Maxime N'DRI 07377111

mercredi 12 juin 2013

Interview avec Reine Poulain : l’Afrique a tout à gagner à voir ses enfants s’engager dans la voie du volontariat

Nous partons à la découverte de Reine Poulain, une humanitaire, qui adore la lecture et qui, au plus claire de son temps, a lu beaucoup d'oeuvres d'auteurs africains sans oublier de donner ses impressions à travers des commentaires utiles au développement de la chaîne du livre. Ensemble découvrons là! 
Le volontaire : Bonjour Reine    

Reine : Bonjour Maxime

Le volontaire : Nous sommes heureux d’échanger avec vous sur un sujet qui est mal compris de plusieurs personnes. Et nous voulons avoir votre avis. Selon vous qu’est ce que le volontariat ?

Reine : C’est avoir un projet concret, dans quelque domaine que ce soit, prendre l’initiative de faire connaître ce projet et avoir ensuite la volonté de le réaliser en recherchant tous les moyens possibles pour le faire aboutir.

Le volontaire : Pensez-vous que l’Afrique s’en sortira sur le dos des dons reçus ou sur le volontariat de ses fils et filles ?

Reine : Compter sur les dons reçus c’est être, dans une certaine mesure, attentiste et ça n’est pas dynamisant. Non, je pense sincèrement que l’Afrique a tout à gagner à voir ses enfants s’engager dans la voie du volontariat … C’est tellement plus motivant !!!

Le volontaire : Vous aimez bien les œuvres humanitaires qu’est-ce que vous y a conduit ?

Reine : C’est difficile à expliquer parce que je pense que c’est inné ! L’envie, et surtout le besoin vital de venir en aide à ceux qui peuvent en avoir besoin ne s’improvise pas ! C’est un geste du cœur qu’il n’est pas possible de s’imposer.

Le volontaire : En plus des œuvres humanitaires, vous êtes beaucoup attachée à la lecture : raisons?

Reine : J’ai toujours aimé lire même si je lis beaucoup moins maintenant par manque de temps … activité Facebook oblige !! (rires)

Le volontaire : Quels sont les livres qui vous ont marquée ?

Reine : En matière de lecture, j’ai des goûts très éclectiques dès l’instant où un livre est bien écrit ! J’ai pris autant de plaisir, en son temps à lire Balzac, Zola, Troyat, Baudelaire, Lamartine etc …Je me suis d’ailleurs promis que je relirai tous ces auteurs un jour où l’autre. Il y a cependant deux livres qui m’ont marquée plus particulièrement, c’est « Le petit prince » de Saint Saint-Exupéry et « la porte étroite » d’André Gide.

Le volontaire : On dit chez nous que les africains n’aiment pas lire, que pouvez-vous dire pour les amener à lire ?

Reine : Je suis convaincue que ça passera par l’oralité … sous une forme différente que celle connue avec les griots mais qui pourrait s’en inspirer. Je pense notamment à des ateliers de lecture où un conteur pourrait lire des extraits de livres afin de donner envie au participant de se procurer ce livre pour en connaître la suite. Il y a surement quelque chose à faire dans ce domaine!

Le volontaire : Pourquoi lisez-vous beaucoup d’auteurs africains ?

Reine : C’est une découverte pour moi, assez récente je dois dire, et cela grâce à Facebook ! (rires) avec plus particulièrement, pour l’instant, des écrivains de Côte d’Ivoire !! J’ai commencé par découvrir Hyacinthe Kakou puis cela c’est enchainé avec Macaire Etty, Soilé Cheik Amidou, Jean Valère Djézou, Manchini Defela et bien d’autres sans vous oublier mon cher Maxime … Tous ces écrivains m’amènent à découvrir une autre manière d’aborder la littérature qui m’était totalement étrangère ! Ce sont des auteurs que j’aime beaucoup, je les trouve très attachant …

vendredi 21 septembre 2012

Interview/ Maxime Kouadio N’Dri, auteur de L’envol du Coeur : «L’amour vrai s’oppose à la haine, à la médisance et à la déchéance»


Les éditions Balafons, très productives, ces temps-ci, viennent de publier L’envol du Coeur, un roman signé par un jeune écrivain répondant au nom de Maxime Kouadio N’Dri. Ce dernier a bien voulu évoquer avec nous son bouquin.











« L’envol du Coeur » est un roman de 70 pages, c’est vraiment peu. Un manque d’inspiration ?


Je ne dirai pas que c’est un manque d’inspiration, c’est plutôt un souci d’encouragement à l’endroit des lecteurs. C’est une manière de les emmener à lire l’envol du coeur. J’ai approché certaines personnes avec des livres volumineux et, à première vue, elles se sont écriées : quand est-ce que tu finiras de lire ces livres ? J’ai compris que lorsque le livre est petit, il attire à la lecture même les plus paresseux.


Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce bouquin ?


Il fut un temps, lorsque j’avais atteint la puberté, j’étais attiré par une fille, mais j’essuyais des échecs que je lui faisais des avances. Un jour, par pur hasard, j’ai envoyé une carte de voeux qui avait l’image

de la sainte famille, c'est-à-dire la vierge Marie et l’enfant Jésus dans la mangeoire. Et cette carte, je l’avais expédiée à Bintou, une inconnue qui fréquentait une école inconnue de moi (l’adresse a été piquée dans l’annuaire téléphonique). Et comme le destin nous réserve des surprises, j’ai eu gain de cause. Disons pour un temps puisque la tristesse, la désolation causée par la bêtise humaine va emmener mon inconnue bien- aimée dans une destination également méconnue de moi. Et le jour où j’ai déposé mon stylo, elle est rentrée en famille après environ un an de disparition. L’image de la première de couverture et le titre du livre accrochent indubitablement.

Quels commentaires pouvez-vous faire et de l’image et du titre?


L’image, pour moi, représente la déchéance humaine, l’homme par sa bêtise fait partir la colombe, symbole de paix (donc la paix), dans une destination inconnue de nous ; les larmes s’écoulent sur le visage d’une mère qui a prié nuit et jour pour le bonheur de ses enfants, laquelle mère voit son espoir se dissiper.

Je profite de cette aubaine pour dire merci à mon ami Inoussa, qui a su transformer ma pensée en cette magnifique image. Concernant le titre, j’étais un jour, en 2002, en train de réciter les paroles qui pouvaient être inscrites dans ce bouquin, et je me demandais quel pourrait être le titre. Et je disais : le dilemme de Balétégué, et une voix s’est faite entendre en moi, et elle a dit : l’envol du coeur. Il est venu de lui-même.

Votre bouquin parle donc de l’amour…De quoi s’agit-il ?


L’amour, dans toute sa plénitude. Il arrive qu’une femme nous donne son amour et nous lui servons l’amertume. Je parle ici de l’amour pur qui fait appel au bonheur, au vivre ensemble, et à l’espoir inébranlable.

L’amour vrai qui s’oppose à la haine, à la médisance, à la déchéance. Aimer c’est ouvrir la porte au bien-être familial, au bien-être social. Bintou rêvée, disparue, retrouvée n’est jamais apparue dans le champ de vision de Max, son amoureux.

Qu’avez-vous voulu démontrer par cette intrigue assez étrange mais originale ?


La force de l’espoir. C’est l’espoir qui a ramené Bintou à la vie. Je veux montrer ici que chacun de nous a sa Bintou. Une personne qui nous aime sincèrement, mais dont on ignore absolument tout. J’ai entendu des personnes dire que telle ou telle personne s’est suicidée parce qu’elle se sentirait seule et qu’elle ne serait pas aimée. Bien sûr, la chair de sa chair et l’os de son os promis depuis le jardin d’Eden est là et n’attend que chacun de nous.


L’amour serait-il une illusion, un rêve inaccessible ?


Non, pas vraiment. Mais c’est plutôt l’amour idéal qui semble illusoire.

L’idéalisme parfait n’est pas une chose qui nous tombe dessus. Il n’est pas de ce monde donc il faudrait qu’on accepte ce qu’on a comme tel et qu’on augmente notre taux de volontariat pour vivre un amour parfait et non idéal. C’est nous-mêmes qui créons la perfection.

Le personnage de Balétégué est attachant. Que représente-il du point de vue sémantique ?


Il représente la paix, il est le prototype d’un homme de foi, de bonheur et surtout de vivre ensemble. Il décide de pardonner et de s’en remettre à Dieu, seul habilité à venger les hommes ; sinon, pourquoi nous le prions de nous venir en aide? Pourquoi nous remplissons les temples, les églises chaque dimanche si nous devons nous venger nous-mêmes ?


Votre narrateur est intradiégétique. Cependant, nous lisons souvent « je » et souvent « Max ». Comment expliquez-vous ce mélange de focalisations?


Ce mélange s’explique par le fait que Max se met dans la peau d’autrui. En outre, Bintou aimait bien ce prénom, c’est pourquoi dans sa lettre adressée à Max, elle utilise ce prénom. Le « je » rend compte de la nature de la narration.


Peut-on dire que votre bouquin est autobiographique ?


Oui, c’est une autobiographie, mais qui va un peu loin avec l’histoire de Balétégué, qui est un récit vécu plutôt par un ami que je salue au passage.


Il y a des phrases de ce livre qui sont vraiment mal construites : Exemple : « Une personne, en un mot, que je ne pouvais pas décrire physiquement, mais dont je raffolais »(P.28), « Mais la bizarrerie dans laquelle se trouvait sa soeur aînée, l’emmena à interpeller
une personne un peu plus grande et plus âgée qu’elle qui vint constater la mort de sa soeur aînée » (p.17). Lourdeur, ambigüité, répétition, ponctuation approximative, conjugaison maladroite…euh…Et ce n’est pas tout. Alors… ?


Je n’ai certainement pas mis du temps à relire et corriger, et je pense qu’ici la rigueur n’était pas de mise. Je prêterai attention à ces intermittences afin qu’elles n’existent plus dans les rééditions futures.


Pourtant dans ce livre, il y a, au niveau du style, des choses intéressantes. Je note des rimes internes dans de nombreuses expressions qui assurent une certaine musicalité aux phrases : «
Incommensurable et incomparable » (P.14), « de bonheur et de douceur» (P.15), « par action ou par omission » (P.15), « ignorant et feignant », « l’effort fait des forts »(P.27) etc.


Merci pour cette belle remarque, en effet, l’envol du coeur à l’origine semblait un long poème, car j’ai voulu user d’une certaine musicalité pour rendre compte de la profondeur des choses, de la beauté de l’amour. La musique adoucit les moeurs.

En sus, je voulais attendrir les lecteurs, c’est pourquoi, le livre commence par « il arrive parfois des choses…»

Un mot à l’endroit de tous ceux qui n’ont pas encore lu L’Envol du Coeur…


Je voudrais leur dire ceci : il arrive parfois des choses qui dépassent notre entendement. Il faut les découvrir et pour les découvrir, il faut une lecture apaisée. Dans ce livre, je voudrais que vous reteniez des choses, mais la priorité des choses à retenir, c’est la paix qui fait vivre les familles, la paix qui fait vivre les pauvres, la paix qui fait vivre les riches. Car en période de guerre, nul ne peux vivre. En période de guerre les riches dorment sous les tentes et côtoient moustique et famine ; les pauvres, eux, meurent simplement. Merci pour votre bonne compréhension et bonne lecture à tous et à toutes.


In le Nouveau Courrier N°611 Du Vendredi 21 septembre 2012
Réalisé par Macaire Etty